Merci Monsieur Sluban.

7ème Nuit des Musées, Toulon.

Lors de ce genre d’évènement, et surtout avant de m’y rendre, mon imaginaire se trémousse violemment, espérant la surprise, le bonheur de l’étonnement, et le contentement de croiser le talent. Il ne fut pas en reste, cette fois encore, même si cette nuit fut un peu raccourcie par rapport aux années précédentes.

Nous avons débuté un peu avant 20h au Musée d’Art (ex-Muséum), prenant soin de bien noter toutes les incohérences de l’organisation de notre ville face à des entreprises dépassant le goûter pour anciens combattants…

Après un énième changement de place, l’ensemble à vent s’est enfin installé en bas de l’escalier gauche de l’entrée, confiné entre une porte (une fois fermée, une fois ouverte….jusqu’à ce qu’un des « organisateurs » se rende compte que le public ne pouvait plus du tout circuler HA! HA!), une autre porte et nous, assis sur les marches…
Après une petite annonce expliquant qu’il y avait sur le programme une inversion entre ce qui allait être joué ici et ce qui serait joué au Musée des Arts Asiatiques à 21h30, et qu’il manquait le nom d’un des musiciens (charmant hautbois, au passage…)… 
… le concert a pu commencer. Au vu des conditions, ce fut un très agréable moment, vraiment. Et encore désolée pour ceux qui étaient venus écouter du Gershwin ^^

Se sont succédés Three Elizabethan Fancies de Gordon Jacob (1895 – 1984):
1  Carman’s Whistle
2  Quoddling’s Delight
3  Toye

Et l’Octuor pour vents,  Op. 103 de Beethoven (1770 – 1827):
1  Allegro
2  Andante
3  Menuetto
4  Presto

Suite à cette parenthèse musicale, nous sommes montés à l’étage voir l’exposition des dessins contemporains du musée d’Art et la collection Philippe Piguet. Je n’ai pas pris le temps de prendre des notes, ce que j’en ai retenu c’est l’inégalité de ce qui était présenté. Je me souviens tout de même de quelques coups de coeur, un Ernest Pignon-Ernest et une femme allongée en maillot de soie… quand je vous dis que je n’ai rien noté!

Deuxième étape de la Nuit: l’Hôtel des Arts pour ENFIN voir le travail de Klavdij SLUBAN.
Et là, OUI, merci. Merci Monsieur Sluban. Merci de marcher autant à travers les villes et les plaines. Merci de prendre tous ces trains. Merci de croiser, Leica toujours prêt, l’humain et l’inhumain, sans vouloir dénoncer, sans vouloir appitoyer. Merci, surtout, de m’avoir permis de passer une nuit à rêver de prises de vues, de gros grains et de crépuscules imaginaires, ça ne m’était pas arrivé depuis fort longtemps, et ça, pour moi, ça n’a pas de prix.
J’aime le talent qui s’efface au moment ou on en prend plein la face. J’aime la dignité et la modestie de cet homme, lorsqu’il nous projette sa vision d’un monde, le sien, et j’aime autant lorsqu’il nous l’explique. Car oui, il faut aller l’écouter dans la petite salle vidéo; prendre le temps, avant ou après avoir navigué, peu importe (même si ma préférence va à l’après).
Même s’il y a forcément une notion de lieu et de temps lorsqu’une photo est prise, pour moi, on ne plonge pas dans le travail de Klavdij Sluban comme dans un reportage. Documentaire, un peu, reportage, non. Il est ce qu’il nous montre, et lorsqu’il s’agit de photographier la prison (ce qu’il fait depuis plus de 15 ans), il vit sur place, avec les prisonniers. Il dort parfois avec eux, il est là à chaque moment de leur quotidien et leur en invente un autre, aussi, leur proposant de travailler avec lui, leur montrant leur environnement avec un oeil nouveau, avec un « oeil-objectif »… objectif? Plus trop.

St Pétersbourg, Russie 2003

 

Trans-Tibétain - 2007

 

Kaliningrad, Russie 2004

 

Finlande 2004

 

Finlande 2003

(Un vilain bug wordpress m’empêche de vous en montrer plus, j’ai passé tout l’après-midi à essayer de le régler, sans succès. Donc, allez voir l’expo et, encore mieux, achetez le catalogue, ça vaut vraiment le coup de ramener un peu de « ça » chez soi!)

 
Finalement, nous sommes restés si longtemps « avec » Klavdij, qu’il était un peu tard pour rejoindre la Maison de la Photographie pour l’exposition de Sabine Delcour, « Trilogie Urbaine » et les deux concerts en collaboration avec l’association Midi: LPLPO et Johnny Hawaï. Pour ce dernier, je vais essayer de me rattraper en allant le voir au Poste à Galène à Marseille, en compagnie de Kid Francescoli (Claviers) et Oh! Tiger Mountain (guitare + effets), en première partie de Skeletons. Ce sera le 22 Mai… si j’ai pu me remettre à temps du vernissage!
(Ces dernières lignes me font penser que j’ai au moins deux articles en retard… ce blog va devenir totalement anachronique, je le sens)

 

 

6 réflexions sur “Merci Monsieur Sluban.

  1. tellement forte ! pourquoi aurais je eu besoin d’y aller quand je lis tout cela j’ai l’impression que j’y etais…….. trop fort le lien sur vernissage !!!
    bisous bisous une ancienne combattante !!

  2. Bien dit mais il y aurait tellement à dire pour et sur ces photos que soudain le silence s’impose. Une minute de silence… au moins.
    Ah, une des photos (2007 trans tibetain) ne « passe » pas… enfin chez moi.

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