Mon homme a piqué mon Fluide.G !

« Parce que les magazines féminins, c’est bien mais on a compris le message : leur humour raisonnable, leur taille mannequin, leur consumérisme assumé et sexo psychologisante à base de témoignages humains replacés dans une perspective ovarienne de maternité.
Bref, pour les lectrices no-limit, déchaînées, volontiers moches, grosses et pauvres, il fallait autre chose. Pour celles qui rient trop fort, qui se fringuent comme des sacs, qui se demandent comment choper un homme-pétasse ou se teindre la toison d’or en vert, ça devenait urgent. Pour les filles plus proches de Despentes et Desproges que de Deneuve et Déprime, il fallait de la lecture… bon sang, mais pourquoi on a attendu si longtemps ? »

Fluide G, c’est le hors-série de Fluide Glacial « spécial filles »… à dire vrai, Fluide Glacial avait déjà lancé un « Fluide Glamour » en Avril dernier, le blog de Fluide G. est assez flou à ce sujet mais je suis ravie qu’ils réitèrent car le contenu est toujours aussi riche et décalé. On y retrouve Arthur de Pins et Maïa Mazaurette en pleine forme, quelques unes des dessinatrices BD et illustratrices que je suis assidûment via leurs blogs:  Pénélope BagieuDigleeMargaux Motin, Madeleine Martin (Mady) et j’en passe… Ovidie est là aussi (ne faîtes pas les innocents, vous savez très bien qui c’est!), Monsieur Lâm, le mec-au-blog-de-fille ^^ et Vaness la Bomba, qui officie déjà chez madmoiZelle.com. Donc, de l’humour, du sexe et des article de fonds (« Faire un enfant, la plus grosse arnaque du siècle? », « Typologie de la teucha »…) :)

« Pour les filles plus proches de Despentes et Desproges que de Deneuve et Déprime… » là, ils ont fait mouche, je suis touchée!!!

Par contre, je l’avais laissé traîné dans les wc (ben quoi, c’est mon salon de lecture à moi, j’y suis rarement dérangée et j’ai du temps devant moi…) et il a disparu… « moralité », ce n’est pas un sous-produit de Fluide Glacial, c’est un Fluide Glacial à part entière, hors-série (pourquoi hors?) orienté nana mais lisible par les mecs, AUSSI!

Burberry Beauty

Juste un petit lien vers le concours de Silana (Un battement de Sil), non pas parce que je raffole des concours, mais parce que j’adOre la ligne de beauté Burberry, et surtout ces rouges flamboyants qui sauront « contraster » la plus fade de nos journées automnales!
Et puis Burberry, pour moi, c’est le trench-coat de ma grand-mère, c’est la Femme intemporelle, c’est intime.

L’Oeil en Seyne: Sabrina et Roland Michaud

Chaque année l’Oeil en Seyne fait de la Villa Tamaris l’un des plus beaux cadres qu’il eut été donné à des collections photo de qualité. Mon dernier coup de foudre remonte à 2008, Franck Horvat.
Cette année, deux photographes baroudeurs humanistes: le couple Sabrina et Roland Michaud, à la vie si riche que le besoin leur est venu de partager leur(s) vision(s) d’un monde à vif, un monde sans artifice, sans voile.

Photos extraites du dossier de presse de l’Oeil en Seyne:


Cette mêlée de Boskashi, prise en 1968, fait partie des premières photos que j’ai pu voir de Sabrina et Roland Michaud, dans un livre appartenant à mon père.


« Par leur seule présence, les Malangs témoignent que l’univers ne peut pas être absurde, que l’existence a bien un sens. Ils sont à l’unisson avec le cosmos, dansent avec les étoiles, murmurent avec le ruisseau, grincent avec la meule du moulin. » Djalalabad. Décembre 1967.
Malang est le nom que l’on donne aux derviches en Afghanistan, il désigne les religieux qui ont fait voeu de pauvreté. Ce Malang a été pris à Mazar-i-Sherif en 1968.


Le Taj Mahal. Agra, Uttar Pradesh. Décembre 1981.


Le Kalarippayat, mélant yoga et techniques de self-défense, est cité comme étant l’ancêtre des arts martiaux (Mother of martial arts). Cette pratique serait née il y a plus de 3000 ans dans le Kérala, au sud-ouest de l’Inde, où cette photo a été prise par Roland Michaud en 1994.


« À dix-neuf ans, riche d’une bicyclette et d’un sac de couchage, je me lance sur les routes d’Europe pour vivre mes premières expériences d’homme. Je dors à la belle étoile, me nourrissant de lait, de pain, de margarine et de confitures. Je travaille comme apprenti jardinier en Suède pour gagner ma vie, et m’engage comme « passager qui travaille » à bord de vieux cargos pour payer mes traversées maritimes. Très vite j’apprends qu’il ne peut y avoir d’existence plus pleine et plus lumineuse ; la fréquentation de l’université et le métier de pion d’internat que je dois mener de front m’enseignent un minimum de culture et de psychologie en même temps que les notions d’effort, de mérite et de sacrifice et un goût très vif de l’indépendance. Aussi, au cours de l’été 1955, en compagnie de mon frère cadet Jean-Claude, poussons-nous à pied et en autostop jusqu’aux villes de faïence bleue de la Perse, faisant l’expérience du désert et de l’oasis, de la soif, de la maladie et de la peur, mais aussi de la beauté, de l’amitié, de l’optimisme. C’est notre « école buissonnière » en Perse. Mais il faut rentrer, revenir, être raisonnable. Notre liberté a des limites. Il y a toujours des examens à passer, un service militaire à accomplir.
Enfin débarrassé de toutes obligations à vingt-huit ans, je cherche la compagne idéale, la découvre au Maroc et l’épouse. Elle s’appelle Sabrina. Nous venons nous installer à Paris dans une chambre de bonne sans eau et sans confort. Je deviens professeur d’anglais. Sabrina accepte toutes sortes d’emplois : vendeuse, caissière, bibliothécaire. Nous décidons de mettre en accord nos pensées et nos rêves. Ayant équipé une petite 2 CV Citroën pour vivre à moindres frais, le plus longtemps possible, nous mettons le cap sur l’Ethiopie, vieux royaume auréolé de mystère. Nous y passons dix-sept mois à découvrir le Moyen-Âge chrétien, la nature et les bêtes sauvages, nous adaptant à d’autres moeurs et à d’autres climats, travaillant quand il le faut, heureux de connaître un autre rythme de vie plus conforme à nos désirs. De retour à Paris, nous publions nos premiers reportages et nos premières photos.
Mais le grand voyage, hors du commun par son ampleur et sa durée, est à venir. De 1964 à 1968, il nous emmène de Paris à Singapour et retour pendant quatre ans et demi sans rentrer en France. Ce long et lent périple nous permet de nous affirmer en comprenant simplement que le luxe de notre époque est de prendre son temps. Nous faisons le choix de nous distinguer par la qualité.
Notre curiosité du monde et notre recherche d’absolu font d’abord de nous des voyageurs. La nécessité de trouver un métier nous permettant de gagner notre vie et d’assouvir notre passion en partageant nos expériences et nos émotions font de nous des photographes. Nous jouons sans le vouloir un rôle de pionniers. Mais avant de faire rêver les autres, il faut rêver soi-même. Nous passons outre les avis pessimistes des directeurs d’agence qui prétendent impossible l’idée de vivre de nos photos de voyage. Nous n’avons pas de formation photographique mais nous sommes déterminés et personne n’a jamais pu vaincre la foi qui peut déplacer des montagnes. Nous voulons tenter notre chance, persévérer et réussir.
L’exemple du travail en couple et le fait de s’en sortir financièrement en prenant son temps stimulent les jeunes les plus déterminés. Avant de partir une nouvelle fois à mes risques et périls et à l’âge de soixante-dix ans sur la Grande Muraille de Chine, j’écris : « Vaste la Chine. Immense le travail qui m’attend ; mes moyens dérisoires ; innombrables, les pièges à déjouer, mais le mental est au-dessus de tout soupçon. Il est plus grand que la Grande Muraille. »
Après la naissance de notre fils Romain en 1969, conçu dans un Afghanistan de paix, nous décidons de poursuivre nos voyages asiatiques mais attendons qu’il ait quatre ans pour l’emmener avec nous. Nous constatons combien la présence d’un enfant ouvre plus facilement les portes. Il découvre les steppes de l’Asie centrale, les jungles de l’Inde, les Routes de la Soie mais tient à voler de ses propres ailes et, après une expédition dans le grand Nord canadien, trouve dans l’astrologie son propre chemin. Quant à nous, nous creusons notre sillon en approfondissant nos études des grandes traditions, fréquentant autant bibliothèques et musées que montagnes, les grands pélerinages musulmans et hindous que chasseurs de renards en Mongolie. Guidés par la lumière du soleil qui idéalise et transcende les êtres et les choses, métamorphosant le moindre brin d’herbe et le visage le plus ordinaire en l’auréolant d’une grâce divine, nous témoignons de la beauté de la création et voulons en capter au moins quelques reflets ; nous comprenons que la photographie peut être envisagée comme un yoga, un chemin de perfectionnement.
Nous faisons notre l’affirmation de Platon : « Le beau est la splendeur du vrai », celle du hadith coranique : « Dieu est beau et il aime la beauté » et celle du nom que les Hindous donnent à Dieu : « L’universellement Beau ».
Roland Michaud.

 

***Photos prises par Cerise lors de l’expo, textes Roland Michaud:

Fête de la Grande Onction de Bâhubali - Tous les douze ou treize ans, le grand Saint des Jains, statue taillée dans un seul bloc de granit de 18 mètres de haut, est arrosé de sept produits précieux dont le lait, la poudre jaune de curcuma, des pétales de fleurs et de la poudre vermillon de kumkum. Shravanabelagola, province du Karnataka. Décembre 1993.


Le portrait de l’Afghan qui respire une rose représente un bon exemple de ce que nous pensons avoir à transmettre. Ce n’est ni Roland ni Sabrina qui ont quelque chose à dire mais Lui qui a éventuellement un message à nous faire passer. Ce simple artisan de bazar nous offre son image comme une icône et devient en quelque sorte un bodhisattva musulman – un être d’éveil – oeuvrant pour le bien des autres. Par son intermédiaire, nous devenons des passeurs à qui il est donné de voir un instant, au-delà des apparences, la beauté d’un geste à portée universelle. Le photographe s’efface devant son sujet car ce dernier le dépasse infiniment. C’est un très grand poète de son pays, Jamî (1414-1492) qui exprime le message de l’homme à la rose :

« Imagine-toi la rose, tu deviendras la rose ;
si tu veux le rossignol inconstant, tu deviens le rossignol.
Tu es la particule, la vérité est dans le Tout.
Et si tu penses un jour le Tout, toi aussi tu deviendras le Tout. »
Sur les chemins de l’Orient, en fréquentant les sages et les maîtres, nous avons acquis le discernement. Vieillir n’est pas un mal mais mal vieillir en est un. Comme le dit si bien le proverbe yiddish : « La vieillesse, c’est l’hiver pour les ignorants et le temps des moissons pour les sages ».

Ci-dessous, à droite: Pêcheur au cormoran sur la rivière Li
Calligraphie d’un extrait du Pavillon de la grue, poème de Cui Hao, époque Tang (618-907).
Il a été traduit par François Cheng:
« Où est-il le pays par-delà le couchant
Vague noyée de brume, homme de mélancolie? »
Région du Yangshuo, au Guangxi. Décembre 2002.

Autre rapprochement de deux arts à plusieurs siècles d’intervalle:

Yin et Yang désignent les deux aspects complémentaires de tout phénomène: lumière et obscurité, feu et eau, masculin et féminin. Yin et Yang sont en extrême-Orient la clef de toutes les sciences traditionnelles; l'alphabet coréen lui-même dérive de cette clef universelle. Le "Faîte Suprême" est le symbole de l'harmonie. Il est composé d'un cercle séparé en deux parties égales par une ligne sinueuse. La moitié obscure représente le Yin, la moitié claire, le Yang. Dans sa forme la plus complète, l'image comprend un point clair dans la partie obscure, un point sombre dans la partie claire, suggérant le passage d'un pôle à l'autre et la relativité mouvante des contraires.

Je n’ai pas pu noter toutes les références…et le catalogue est épuisé depuis quasiment le premier jour de l’exposition, je trouve d’ailleurs cela très regrettable: nous avons été nombreux à ne pas pouvoir ramener un petit quelque chose de ce merveilleux voyage immobile…
Je vous conseille de regarder le petit film qui leur est consacré, diffusé en continu dans une des salles à l’étage.

René & Radka

Après New York? Toulon!!!

Exposition de René et Radka à la Maison de la photographie

Varois, Varoises et gens de passage, il vous reste moins d’une semaine pour aller (ou retourner) voir l’exposition René et Radka à la Maison de la Photographie de Toulon. Non, vous n’avez pas le droit de passer à côté de ça!

Après son bel accueil à New-York l’hiver dernier et grâce au prêt de la galerie parisienne Philippe Chaume (qui présente actuellement « Windows » de Luc Dratwa), une partie de l’exposition « Underwater » et des travaux plus anciens sont encore exposés à la Maison de la Photographie jusqu’au 23 Octobre.
Un travail soigné où l’on retrouve cet esprit décalé mais lisse; René et Radka, ce n’est pas du « prêt-à-regarder » (ni de l’à peu près)! Il faut y mettre son histoire, il faut fouiller un peu. Que voyez-vous? Vous verrez des petites filles plongées en eaux profondes (mais pas troubles) ou en attente devant des portes fermées et des sofas colorés.
René Hallen et Radka Leitmeritz, lauréats « Prague Fashion Photo of the Year » 2006, couple à la ville, aussi; photographes pour les campagnes de Kenzo, Aston Martin, Miss Sixty et pour les magazines Milk, Hype, Citizen K, transposent dans leurs travaux personnels une esthétique qui n’est pas sans rappeler le regard qu’ils posent sur la mode.











N’aimeriez-vous pas, vous aussi, sublimer ainsi ces petites silhouettes graciles? Moi, si!

C’est la fête des chats… de blogueuses!

 

J’espère avoir le temps de poster un petit quelque chose dans la journée déjà bien avancée… Mounette est tellement présente que ce serait dommage de ne pas lui rendre hommage :) Merci pour l’initiative, en tout cas!!!